mardi 11 septembre 2012

J-1 ; lâcher le morceau

C'est pour demain ! Le temps passe si vite...
Je suis donc attendu à l'aube au 2ème étage du service urologie de l’hôpital "L'Archet 2" pour une vasectomie que j'ai mûrement réfléchi.
Je n'ai plus aucun doute sur la décision prise depuis de nombreux mois désormais ; m'en convainquent encore un peu plus toutes les réactions des proches que j'informe de mon choix contraceptif.

C'est là ma dernière démarche. Aviser mon entourage de la raison de mon absence au travail demain, de la non publication quasi-quotidienne de Tweets sur mon compte Twitter (sauf réseau disponible et autorisation de l'utiliser par les services de l’hôpital), de mon absence de réponse au téléphone, etc...
Jusqu'à aujourd'hui, je me suis contenté d'évoquer ce sujet lorsque l'opportunité se présentait. Et en dehors de ma femme, seul un de mes meilleurs amis connaissait mon souhait.

C'est ainsi qu'une des premières personnes à connaitre mon intention a été ma belle-soeur chez qui je venais récupérer mes enfants qu'elle s'était proposée de garder alors que je me rendais à la visite pré-opératoire avec l'anesthésiste. Lorsque mon aîné m'a demandé où j'étais allé, je n'ai pas estimé devoir mentir. Lorsque j'ai mentionné mon rendez-vous à l’hôpital avec un anesthésiste, j'ai alors lu une certaine inquiétude légitime chez ma belle-soeur et lui ai donc raconté mon souhait. Décision qu'elle a salué, estimant qu'il fallait chez l'homme un courage certain pour prendre une telle décision. Sans doute le côté quasi-irréversible d'une telle opération...
Quoiqu'il en soit, depuis ce sont mes beau-parents qui ont été avertis. Dans les mêmes circonstances.
Demain mercredi, c'est en principe une journée chargée pour tout bon père qui se respecte. J'accompagne mes deux aînés aux entraînements de sport et retourne les chercher. Devinez qui va les gérer en mon absence ? ...Il a bien fallu que je leur donne aussi les raisons de cette intervention chirurgicale.

Aussi étrange que cela puisse paraître, mon frère et mes parents ne sont toujours pas au courant. Il n'y a pas eu d'occasion tout simplement. J'ai bien eu mon frérot au téléphone cette semaine mais pour lui souhaiter son anniversaire, et je vous avouerais que mon hospitalisation n'hantant pas mon esprit nuit et jour, le sujet n'a pas été évoqué. La semaine prochaine, c'est l'anniversaire de son voisin : mon père. Je m'efforcerais d'y penser et de leur raconter tout cela.

Et depuis aujourd'hui, j'ai "lâché le morceau" sur mon compte Twitter. Si j'ai évoqué en privé ma vasectomie pour la première fois en dehors de mon cercle familial avec une amie d'école avec qui nous échangions sur le sujet de la santé (elle est orthophoniste) il y a quelques jours ; c'est désormais publiquement que j'avise mes contacts au sens large.

Car il faut bien l'avouer. La vasectomie semble être un sujet tabou.
Pourquoi donc ? Un vieux relent de machisme et/ou la peur de la perte de la capacité reproductive ? Les femmes acceptent bien - au mieux - la ligature des trompes ; au pire, d'ingurgiter pendant des années une saloperie d'hormone masculine dont on ignore encore toutes les conséquences sur la santé, sur le long et très long terme !
Une méthode bien moins naturelle de toute manière qu'une section pure et simple des canaux déférents.

Vous savez à quoi je pense pour la conclusion de ce billet ? Aux préparatifs.
Je dois me rendre à la pharmacie cet après-midi pour acheter de la Bétadine Scrub et un autre produit de lavage des muqueuses. Je dois ensuite procéder à un rasage de tout mon appareil génital, du nombril aux genoux... et j'en rigole !

Me remonte à l'esprit ces heures passées à me raser les jambes alors que je pratiquais assidûment le triathlon, et cette sensation (pour ne pas dire plaisir) à me glisser ainsi, jambes nues, dans les draps le soir ; ce qui provoquait immanquablement une érection.
Alors j'imagine ce soir avec tout le sexe rasé !

Ne me souhaitez pas "bon courage", ça j'en ai eu besoin pour la prise de décision ; mais plutôt "bonne chance" ! Je vais vivre demain ma première anesthésie totale (excepté la toute première pour une amygdalectomie complète lorsque j'étais encore très jeune enfant) et c'est ce qui me soucie le plus. Outre la crainte également de choper une maladie nosocomiale par exemple, ou d'avoir un mauvais réveil...

En tout cas, je vous donne rendez-vous très prochainement pour vous résumer cet intervention chirurgicale. Peut-être demain si j'en ai la force.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire