jeudi 13 septembre 2012

C'est fait !

...Je devrais même dire :
"Une BONNE chose de faite !"
Voici donc comment se sont déroulées ces dernières 36 heures.

C'est tout naturellement que je termine ma journée de mardi allant même jusqu'à aller jouer au badminton de 20h30 à 22h00. Vient ensuite le temps des préparatifs.

Première chose : le rasage pubien, et pas que...
Je ne suis pas un adepte de ces pratiques sexuelles un peu déviantes (qui pour certains - et je le comprends - apportent un peu de piquant à leur relation) et n'ai donc pas pour habitude de me raser intégralement les parties génitales.
Aussi, devant le danger que représente la lame d'un rasoir à main, je réfléchis à deux fois au modus operandi de cette opération. Je vous passe aujourd'hui les détails, mais si tout se passe bien pour le pubis et la verge, il n'en est pas de même face aux multiples petits replis de mes testicules (qui en portent encore les stigmates à l'heure où je vous raconte mon aventure).
Une bonne douche à la Béthadine et son parfum "envoûtant" plus tard, je prends la direction du lit. Vous comprendrez que je n'ai pas eu du tout les mêmes sensations de plaisir que lors du rasage de mes jambes de triathlète de 20 ans ; plaies obligent.

Hier ; 6h15. Le réveil entonne un doux air de musique classique. Je retourne me doucher comme la notice informative de l’hôpital le stipule. Pas de déodorant ni de parfum alcaloïdes ; rien. Je reste a jeun de peau ...et d'estomac !
7h40 ; me voici avec 20 minutes d'avance sur l'heure d'admission au service urologique de l'Archet2. Le temps nécessaire pour trouver le service, puis retourner à l'accueil, rejoindre les WC, ressortir dehors pour admirer le soleil qui se lève sur la mer, tenter un Tweet et s'apercevoir qu'il n'y a pas de réseau EDGE ou 3G disponible dans les parages.

8h00, je me présente au second étage. Vérification sommaire de mon dossier médical et de mon identité bah oui, si jamais y'avais eu un autre candidat pour prendre ma place !  ; remise de la belle et sexy chemisette qui non seulement laisse apparaître mes fesses, mais aussi le "côté face" si j'ai la malencontreuse idée de lever un bras. Heureusement, je n'aurais pas à prêter serment sur mon engagement...
8h25, le chirurgien passe me voir afin (je pense) de s'enquérir de mon état psychologique. Ça tombe bien, je n'ai pas changé d'avis. Il fini par quitter la chambre que je partage avec un sympathique ancien berger de la Vallée de la Gordolasque, en me lançant un :
"Je m'occupe de vous dans la matinée !" 
8h40 commence l'attente. Une longue attente, mais je ne le sais pas encore.
A de nombreuses reprises le personnel médical de l'étage vient vérifier que je ne manque de rien tout en restant a jeun. Il y a souvent des aide-soignantes, des infirmières, des femmes de ménages et vraisemblablement aussi des médecins dont je ne verrais le visage qu'une seule fois et cela m'intrigue. L'infirmière qui semble réellement s'occuper de mon cas fini par m'avouer que je suis un peu la "bête curieuse" du service. Tout en vérifiant que le rasage de mon sexe est impeccable elle me lance :
"Vous, on voit que vous avez tout prévu, tout réfléchi. Vous feriez des heureuses parmi nous et parmi de nombreuses femmes"
Rien à voir avec le spectacle observé, je vous rassure ! Elle évoquait simplement le fait que peu d'homme optent pour la vasectomie en mode de contraception. C'est un sujet peu évoqué, et quand il l'est il se heurte à un machisme primaire qui veut que lorsque l'on est stérile on n'est plus tout à fait un homme.
Je pense sincèrement le contraire.
En attestent les nombreuses femmes qui sont passées ; où simplement me voir par l'encadrement de la porte (qui bizarrement est restée ouverte et pas que pour le courant d'air à mon avis) ; où pour échanger quelques mots sous un faux prétexte.
Qu'elles se soient présentées pour m'apporter un oreiller non réclamé, pour vérifier le système d'appel, pour passer la serpillière ; pour la TV qui ne fonctionne pas (normal j'en ai pas voulu) ; pour une vérification de mon bracelet d'identification ...et j'en passe ; toutes avaient le regard de la reconnaissance.
Le regard d'une femme vers un homme qui a tout compris de leurs problèmes de contraception dont elles semblent porter à elles-seules la responsabilité.
Je peux vous affirmer que je me sens encore plus "homme" tel que les femmes l'entendent depuis ma vasectomie.

Ces allers et venues ont du me fatiguer finalement. Je me réveille en sursaut à 12h15, les brancardiers sont là ! Je n'ai même pas vu le déjeuner passer et c'est tant mieux parce que le ventre gargouille sévère. Mon infirmière m'a fait avaler un (dixit) "truc me me mettre dans les vappes" . Les brancardiers qui me poussent maintenant dans de longs couloirs ne comprennent pas pourquoi ce remède qui ne fera de toute façon pas effet avant l'anesthésie. Je pense alors que mon traitement de faveur à perduré pendant ma petite sieste et que ces petites mains du corps médical n'ont pas souhaité me réveiller.

12h45, alors que je suis dans la salle de réveil où on m'installe le matériel de surveillance pour l'intervention, c'est un étudiant qui est désigné pour pratiquer sa première mise en place d'une perfusion. MA perfusion. Il piquera à 3 reprises dans 2 veines distinctes.

13h15, je prends place sur le billard. Effectivement, je suis loin d'avoir perdu toute lucidité. Je plaisante encore avec l'anesthésiste qui ouvre la vanne du produit qui me plonge alors dans les lymbes...

14h05. Tiens ; la salle de réveil ! Enfin je crois, c'est ce qui était prévu. Excusez ma faible mémoire, mais à bien y réfléchir je ne me souviens pas du parcours retour de cette même salle jusqu'à mon lit. Heureusement il y a les SMS de mon téléphone.

14h30, je suis vaseux, mais réveillé. Je suis surpris par l'absence de douleurs ; certainement les antalgiques dans ma perfusion. J'apprendrais par la suite que je n'ai reçu aucun anti-douleur.
J'apprends par la suite que je ne pourrais boire et éventuellement manger qu'à partir de 16h00, et ça tombe bien, le chirurgien passe me voir juste un peu avant. Résumé succinct :
"Tout c'est très bien passé. Vous pourrez sortir à 20h00 ce soir si tout reste comme ça."
15h30, la seule et unique infirmière qui est présente dans le service (un peu de calme ça fait du bien) me préviens qu'il faut que j'urine avant de sortir. Je veux bien uriner, mais sans avoir bu depuis plus de 15h maintenant, ça risque d'être long...

16h00 ! Carafe d'eau et collation. Que du bonheur. Pas de nausées. On m'enlève les barreaux qui me clouent encore au lit.

17h15 ; je me lève tranquille même si je me sens parfaitement bien ; direction les toilettes pour le "pipi libérateur" ! Pas celui qui va libérer ma vessie, elle n'est pas si pleine ; celui qui me fera sortir du service urologique où plus aucune infirmière ne vient me faire les yeux doux. Pas même la "cheftaine" que j'appelle d'ailleurs (grâce au bouton dont le fonctionnement a été vérifié) lorsque je suis à nouveau sous le drap qui cache mon intimité. Je l'informe que je viens d'aller uriner et que de ce fait je suis apte à sortir.
Mais que nenni !
"Ou sont vos urines ?" me lance-t'elle.
Mais dans la cuvette des WC parbleu ! Quoi ? Il fallait que j'urine dans la burette cachée au fond de mon chevet ? Vous devez faire une analyse ? Mais..... Du sang dans les urines... Mais non ; aucune trace ! Ah, je suis pas Docteur... D'accord, je me recouche et on attend le train suivant... Amenez-moi s'il vous plait une autre carafe d'eau, merci.
Avant cela, constatant mon désarroi, elle augmente la cadence du goutte-à-goutte pour accélérer LA chose.

17h45 et 1 litre de flotte plus tard : "Pipi in the burette !". La cheftaine rapplique illico dès que j'actionne le bouton rouge et constate la substantifique matière urologique dont je suis le géniteur.
Cinq minutes plus tard elle me tend une enveloppe  avec les coordonnées pour prendre rendez-vous pour un spermogramme d'ici 2 à 3 semaines ; suivi d'un second rendez-vous avec le chirurgien qui m'a opéré. S'assurant que j'ai bien compris, elle me dit alors :
"Vous êtes libre" salvateur.

19h00 ; je suis de retour à mon domicile. Mes beaux-parents sont présents. J'apporte les pizzas que j'ai pris en chemin et après avoir pris une bonne douche (avec mon gel douche préféré !) on se sert un petit verre de rosé bien mérité.
Ma belle-mère me lancera en petit-aparté :
"Ça y est. Vous avez définitivement fermé la pouponnière ; mais pas la salle de jeux ?"

Si c'est pas de la reconnaissance, ça... !

4 commentaires:

  1. pour argumenter ta partie sur la vision des femmes sur la vasectomie, ce matin, j'ai fait une echo testiculaire en prevision de mon operation et la doc qui m'a fait l'echo m'a dit sur la vasectomie: c'est une preuve d’intelligence, que c bien de s'impliquer dans son couple au niveau contraception, on est loin de l'egoisme habituel des hommes de ce pays!!!
    Marc

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    1. Tu remarqueras comme moi que les femmes te regarderont avec un œil différent. Gare à ne pas y succomber ! ;o)

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  2. c'est pas possible ça, ma femme est toute ma vie!!!!! Je suis persuader que c'est pareil pour toi aussi.
    Marc

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    1. Bien sûr ! Mais "c'est pas parce qu'on regarde le menu qu'on entre dans le restaurant"... ;)

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